NOUS SOMMES TOUJOURS CHARLIE

NOUS SOMMES TOUJOURS CHARLIE

article du journal ''Le Palais autrement'' dessin pour reporters sans frntière de 2013

« Merde, les cons ! » ce sont les seuls mots qui me viennent. Cela fait trop longtemps, plusieurs millénaires que des meurtres et massacres sont commis au nom d'une obédience religieuse contre une autre ; cela a toujours été et restera toujours intolérable.

Et depuis quand les salopards flinguent les fous du roi, les troubadours truculents, les humoristes, les caricaturistes ? Les assassinés de Charlie Hebdo ne représentaient ni rien ni personne ; ni dieu, ni maître ! Merde, quoi ! Ils ne faisaient que faire usage du droit d'expression

si peu répandu en ce monde, une exception culturelle des régimes démocratiques. N'oublions pas que si un régime démocratique fonctionne par la suprématie d'une majorité de la population sur une minorité, le droit d'expression parmi d'autres droits comme le multipartisme le distingue fondamentalement des régimes totalitaires.

Ce droit, bon nombre de politiques, de journalistes et intellectuels ne l'exercent plus depuis longtemps, préférant la quiétude de la bienséance et des discours ne froissant personne, pas plus que chaque citoyen qui se contente de mettre un bulletin de vote dans une urne et se lave les mains de la suite, sans parler de ceux qui ne prennent même plus la peine d'aller voter.

Alors, quoi ?

C'est à chacun de se responsabiliser, de se former, de s'informer, de faire usage du droit d'expression et de l'exiger des autres, plutôt que de ne pas savoir choisir entre la peur ou les propositions faciles des extrémistes.

C'est à chacun de prendre conscience que nous ne sommes pas sur cette planète pour consommer, même le dimanche, pour accumuler des richesses, pour vivre de ses rentes, pour attendre que le bonheur vienne des autres ou d'une divinité hypothétique.

C'est à chacun de trouver sa propre voie en évitant soigneusement tous les dogmes pour construire son accomplissement personnel sans avoir à marcher sur la gueule de ses congénères. La coopération plutôt que la compétition peut être un début de réponse. Et si l’accomplissement personnel passe par des besoins spirituels, soyons libre de le faire mais en nous gardant de toute sacralisation ou prosélytisme.

C'est à chacun quotidiennement de s'impliquer à défendre la liberté, l'égalité, la fraternité sans oublier la laïcité et l’humour qui sont l’avenir de l’humanité.