Projet POCL : mal engagé

Projet POCL : la rénovation de la ligne existante est de plus en plus évoquée

Le débat public sur la LGV POCL est lancé et les participants expriment leurs préférences, chacun défendant ses intérêts particuliers

Demain une réunion aura lieu à Guéret dans le cadre de ce débat public salle andré Lejeune, avenue René Cassin

extrait de La Montagne
Un mois après le lancement du débat public sur le projet de ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Lyon, les tracés divisent déjà.
Et, face à l'impact sur l'environnement, la rénovation de la ligne existante est de plus en plus évoquée. Le maire de Clermont-Ferrand met en garde ses voisins.

« Chacun défend ses intérêts particuliers, on peut le comprendre, relève Serge Godard, mais ce qui me surprend, c'est que chacun pose comme un ultimatum le passage de la future ligne à grande vitesse à 20 ou 30 km de sa ville, sans être choqué par le fait que cette LGV se retrouverait à 140 kilomètres au nord de Clermont-Ferrand ».

 

« On ne peut pas dire qu'il faut aller le plus vite possible entre Paris et Lyon et oublier les deux grandes plaques métropolitaines que sont Orléans et Clermont-Ferrand », insiste le premier magistrat de la capitale auvergnate, en rappelant que le Grand Clermont et son aire d'influence - jusqu'à Vichy - concentre pas moins de 500.000 habitants.

« Il n'est pas possible d'avoir une ligne dite d'aménagement du territoire qui négligerait la plaque urbaine clermontoise », insiste Serge Godard, en rappelant qu'« il est difficile de comparer » le poids de villes comme « Nevers ou Moulins » à celui d'Orléans ou de Clermont.

« J'aimerai bien qu'on écoute l'agglomération clermontoise, comme celle d'Orléans », martèle l'élu auvergnat, pour qui « l'entrée de l'Auvergne par le nord ne peut se faire que sur un tracé Ouest-sud... À moins qu'on soit capable de nous proposer des variantes ».

Enfin, revenant sur le déroulement du débat public, Serge Godard considère que « le temps n'est pas venu où chacun doit dire "on ne veut pas de telle ligne ou de telle autre !" C'est un jeu dangereux avec un risque de bloquer l'intérêt même du débat public ».

 

Pour France Nature Environnement, qui s’est impliquée très en amont, « Il est temps aujourd’hui d’opter pour un modèle ferroviaire qui donne la priorité à l'augmentation des fréquences et de la régularité en investissant dans l’entretien et l’optimisation du réseau existant et en rouvrant des dessertes locales. Les citoyens n’ont pas besoin de trains toujours plus rapides mais bien de trains qui circulent plus souvent et qui, c’est le service minimum, arrivent à l’heure !.»
Le POCL: une nouvelle LGV pour qui et pour combien ?

Le projet de liaison à grande vitesse Paris Orléans Clermont Lyon serait sensé soulager le Paris-Lyon dont la saturation est subodorée d’ici 10 ans. Il témoigne une fois de plus de la priorité donnée par le gouvernement aux nouveaux grands projets ferroviaires alors que le réseau existant est fortement dégradé et que les finances publiques s’assèchent.

Pour Gérard Allard du réseau Transports et Mobilité Durables : « en l’état actuel des choses, nous ne pouvons que nous interroger sur l’opportunité de ce projet.

Il repose sur des simulations d’évolution de la fréquentation hasardeuses et interroge quant à son financement dans un contexte de crise économique. Par expérience, nous savons que la justification officielle de la construction de ces nouvelles lignes se fonde sur des prévisions toujours trop optimistes. Elle se fait systématiquement sur des hypothèses de trafics et de rentabilités socio-économiques qui in fine ne se réalisent pas et souvent sur une sous-estimation des coûts de réalisation pour mieux « vendre » un projet dont l’utilité réelle n’est pas démontrée sauf peut-être en termes de communication. »

Question sur le site du CNDP concernant le projet POCL :

Conformément à la loi du Grenelle de l'Environnement en matière d'infrastructures ferroviaires, le maitre d'œuvre d'un projet se doit de faire la démonstration qu'aucune solution d'amélioration des lignes existantes n'est possible avant d'envisager la réalisation d'une nouvelle infrastructure.
Or, si je comprends bien,  pour ce qu'il s'agit de la desserte des territoires du Bourbonnais et du Massif Central, et la question de la saturation envisagée de la ligne Lyon Paris, vous nous imposer d'emblée le choix entre plusieurs tracés de nouvelles LGV, et vous outrepassez ainsi sans vergogne le Grenelle de l'Environnement et son obligation à une réflexion plus globale vers une solution plus sobre en terme économique et environnementale.
Un bon service de transport ferroviaire de voyageurs  conjugue plusieurs qualités : le confort, la ponctualité, la desserte des territoires, la rapidité, la sécurité.
L'expérience de la course à la performance de vitesse qui a caractérisé la politique ferroviaire depuis 30 ans, révèle qu'il y a un seuil au-delà duquel l'investissement dans la vitesse se fait au détriment de la qualité globale de l'offre de service aux voyageurs.
Cela d'autant quand la manne des finances publiques commence à manquer.
Il est temps de devenir raisonnable, et tenir compte de ces 30 années d'expérience.
Au lieu de continuer à mettre les territoires les uns contre les autres afin d'obtenir un passage au plus proche de sa métropole, et cela avec un coût économique et environnemental extravagant, il me semble qu'il aurait été sage, plus conforme au Grenelle de l'Environnement de mettre à l'étude les possibilités d'amélioration, de recyclage des lignes existantes, quitte à gagner tous en qualité de service, ce que certains pourront gagner en gain de temps entre Lyon et Paris.
Pouvez vous encore  le faire ?
Dans la conjoncture financière actuelle un tel projet dimensionné plus sobrement, aurait des chances de pouvoir être financé.
Cette possibilité de réorienter raisonnablement le projet permettra de mettre en valeur la pertinence du débat public.
Car, je dois avouer que dans la présentation actuelle du projet, je doute de sa capacité de réalisation, et cela laisse un goût amer d'inutilité de tous ces débats publics.