Très mauvaise nouvelle pour les finances en Midi Pyrénées

miracle operantLa bonne nouvelle pour les LGVmaniaques

D’après l’annonce de Jean Marc Ayrault, la LGV Toulouse Bordeaux serait la seule qui échapperait à l’élagage des grands projets pharaoniques, non financables.

« C’est la très bonne nouvelle que nous espérions pour Toulouse et l’ensemble de Midi-Pyrénées, a déclaré le président du conseil régional Martin Malvy (PS). J’espère que le calendrier retenu sera le plus proche de celui que nous avions examiné. Tout doit être mis en œuvre pour atteindre cet objectif. »

Une très mauvaise nouvelle pour les finances des collectivités locales

Il reste à trouver les financements. Le ministre des transports va faire le tour des collectivités locales pour qu’elles confirment leur participation... qui sera revue à la hausse. En 2011, les collectivités se sont engagées à apporter 1,2 milliard d’euros au GPSO dont 900 millions pour Bordeaux-Toulouse.

Mais le coût de la ligne a depuis été réévalué de 5 à 7,1 milliards d’euros ! Le conseil régional de Midi-Pyrénées a fait ses estimations : l’Etat apporterait 2,6 milliards et les collectivités 2,3 milliards, RFF et un éventuel partenaire privé 2,2 milliards. Dans cette hypothèse, les collectivités de Midi-Pyrénées financeraient 1,8 milliard - le double de la somme initiale - dont 700 millions pour le conseil régional au lieu de 420 millions.

Un effet d’éviction redouté

Ces participations sont énormes en période de rigueur budgétaire. L’effet d’éviction pourtant clairement expliqué dans le rapport de la Commission 21 aurait été sous-estimé pour ce projet Toulouse Bordeaux. C’est le reproche formulé par les écologistes qui prônent un simple aménagement de la voie existante. « Nous ne pouvons pas hypothéquer les budgets locaux pour une irréaliste LGV alors qu’il existe des alternatives crédibles et nettement moins coûteuses », a déclaré François Simon, vice-président (Europe Ecologie) du Conseil régional de Midi-Pyrénées.

Qui paiera ? Les plus gros contributeurs - région Midi-Pyrénées, département de la Haute-Garonne, communauté urbaine de Toulouse - suivront. En revanche, les conseils généraux du Lot, du Tarn, de l’Aveyron et des Hautes-Pyrénées, qui ont déjà refusé de participer à Tours-Bordeaux en arguant qu’ils sont loin de la ligne, pourraient faire de même pour Bordeaux-Toulouse. En Aquitaine, le Lot-et-Garonne, pourtant traversé par la ligne, ne veut pas la financer. Les négociations ne font que commencer.

Et c’est sans compter sur la résistance grandissante en Midi Pyrénées contre ce projet, qui risque bien après l’aéroport Notre Dame des Landes, d’être le deuxième projet emblématique d’un gouvernement qui peine à tourner la page vers une véritable politique environnementale.