Réchauffement climatique

Réchauffement climatique

Que peut-on attendre du sommet de Cancún ?

Un an après Copenhague, la conférence de l’ONU sur le climat a débuté à Cancún, au Mexique. 190 pays sont au rendez-vous. Que peut-on espérer de ces deux semaines de négociations ?

Pour Roque Pedace, des  Amis de la Terre« Il n’y a rien de bon à attendre de Cancún» : est en préparation, un accord sur les mécanismes de compensation sur la forêt (REDD). Officiellement, les mécanismes REDD doivent permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre, en attribuant des compensations financières pour toute « déforestation évitée »... Concrètement ? le  financement des projets de protection d'une forêt à un endroit donnerait des droits de polluer  '' sous forme de certificats'' pouvant être échangés sur des marchés, alimentant une finance carbone déjà complètement déconnectée des réalités climatiques.

il faut mettre nos critiques en pratique et être conscients que nous avons à la fois besoin des luttes globales et des exemples concrets » 

A Cancún , les États-Unis refuse de s’engager à réduire réellement leurs émissions, la Chine ne va pas arrêter de construire des centrales à charbon et les classes supérieures des pays du Nord, ne veulent pas réduire leur consommation d’énergie et de matières fossiles ».

C’est pourquoi la proposition de la Via Campesina de réaliser « 1000 Cancún » vise juste. Objectif : « mettre la pression sur nos gouvernements et qu’ils ne puissent se réfugier derrière l’excuse que "c’est un problème global" »  il est nécessaire de se concentrer sur « la mise en place de politiques locales, nationales voire régionales »..  l’unique manière de transformer radicalement ces négociations, c’est d’agir « là où nous sommes » et de multiplier les initiatives citoyennes.

De plus en plus nombreux sont ceux qui pointent l’importance des batailles locales pour obtenir des politiques climatiques à la hauteur des enjeux.

« Mettre nos critiques en pratique »

Développer les initiatives, expérimentations et pratiques locales alternatives. Elles ne pourront bien entendu pas tout régler. Mais ne sont-elles pas les prémices d’une « société post-pétrole » ?

Agriculture urbaine –  coopératives de production biologique, pratiques d’éco-construction, agriculture paysanne, initiatives de sauvegarde et d’échanges de semence comme alternatives à l’agrobusiness... les initiatives concrètes transformant la vie des gens, notamment par la relocalisation des activités de production, sont innombrables.

Il ne manque pas grand chose pour qu’elles « fassent système » et deviennent une véritable alternative au « modèle de production et de développement qu’il faut changer ». Cela nécessite des politiques publiques allant à l’encontre des grands pouvoirs économiques et politiques mondiaux. Des pouvoirs qui « bloquent toute possibilité d’accord à Cancún ». Raison pour laquelle « il faut mettre nos critiques en pratique et être conscients que nous avons à la fois besoin des luttes globales et des exemples concrets ». Un bien bel objectif .