La défaite des climato-sceptiques

2010 : L’année de la défaite des climato-sceptiques

Après avoir fortement mobilisé l'attention, en 2009, les contestataires des changements climatiques ont vu leurs thèses systématiquement réfutées en 2010.

2010 restera sans doute comme l’année où les thèses fumeuses des climato-sceptiques ont été battues en brèche. Les sceptiques avaient frappé fort.

 

Le Soleil deviendra bientôt beaucoup plus actif qu’il ne l’est aujourd’hui.

Avant la conférence de Copenhague, en volant et publiant sur internet des années de correspondances entre climatologues, les pourfendeurs de la science avaient cru déceler un trucage de données qu’auraient réalisé des scientifiques de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni).

Trois enquêtes de parlementaires et de scientifiques ont démontré que l’équipe de Phil Jones n’avait commis aucune faute scientifique et que leurs résultats étaient parfaitement viables. Entre-temps, leur nom et leur réputation ont été salis. Sur ce point-là, les initiateurs du « Climategate » avaient marqué des points.

Sur la lancée, de grands quotidiens britanniques, briefés par quelques sceptiques, ont titré sur le fait que le rapport d’évaluation du Giec avançait faussement que la forêt amazonienne allait diminuer, suite aux changements climatiques. Quelques semaines plus tard, ces mêmes grandes références de la presse anglaise ont reconnu que leurs articles sur ce pseudo « Amazongate » étaient mensongers et  ont présenté leurs excuses à leurs lecteurs.

Aux Etats-Unis, le climatologue Michael Mann, de l’université de Pennsylvanie, a été sous le feu des critiques des « sceptiques ». En cause : un graphique, ancien, présentant l’évolution des températures depuis un millénaire, connu sous le sobriquet de crosse de hockey. Une reconstruction jugée frauduleuse par les « sceptiques » puisque réalisée à partir de données d’origines différentes. Malgré le soutien apporté par l’Académie des sciences américaine, dès 2006, Michael Mann a dû subir une enquête de sa propre université pour vérifier sa probité scientifique. Pis, le ministre de la justice de l’Etat de Virginie (où enseigna Michael Mann) a voulu le poursuivre pour falsification de données. Sans succès.

La rétrospective ne serait pas complète sans rappeler la défaite en rase campagne subie par les partisans de Claude Allègre, au mois de septembre. Le 20 septembre, l’Académie des sciences française organisait un débat à huis clos sur la science climatique.

Cette confrontation a opposé, une journée durant, climatologues de renom à des scientifiques non versés dans la climatologie, auteurs d’articles totalement réfutés par la science.

En vogue chez de nombreux géologues, la théorie selon laquelle le changement climatique actuel est imputable à un changement d’irradiance solaire a été totalement battue en brèche par les physiciens de l’atmosphère. Ne serait-ce que parce que les couches de la haute atmosphère se refroidissent, alors que les couches de moyenne et de basse altitude se réchauffent. Or, une augmentation de l’énergie émise par le soleil réchaufferait toutes les couches de l’atmosphère.

Pour faire bonne mesure, les climato-sceptiques avaient fait inviter Richard Lintzen. Climatologue du Massachussets Institute of Technology (et ancien auteur du troisième rapport d’évaluation du Giec), il est l’un des rares spécialistes du sujet à pourfendre les conclusions du Giec. Comme il réfute aussi tout lien entre la cigarette et le cancer du fumeur. Le septuagénaire avait choisi de démontrer que tous les systèmes de modélisation du climat étaient faux. Un argumentaire démonté, pièce par pièce, par Sandrine Bony du CNRS (qui travailla aussi au MIT) à coup d’études publiées dans des revues scientifiques à comité de lecture.

Comme à son habitude, Vincent Courtillot, le patron de l’Institut de physique du globe de Paris, a attribué aux variations de l’activité solaire l’essentiel des changements climatiques observés depuis une trentaine d’années. Sans effort, Edouard Bard a démontré que Vincent Courtillot et son collègue Jean-Louis Le Mouël ignoraient tout « des bases de la mathématique statistique et de son application aux données climatiques ».