Rapport Bianco : confirmation

Rapport Bianco : confirmation des orientations que nous avions eues lors de la rencontre à l'Elysée d'Octobre 2012


Jacques Auxiette (serrant la main à Jean-Marc Ayrault) et Jean-Louis Bianco (en arrière-plan) remettent leurs rapports sur la réforme ferroviaire au gouvernement le 22 avril 2013.

 

 

A l'issue de 200 auditions, l'ancien ministre socialiste des Transports et secrétaire général de l'Elysée, Jean-Louis Bianco, chargé d'une mission de concertation par l'actuel gouvernement, a rendu son rapport à Jean-Marc Ayrault et à Frédéric Cuvillier ce 22 avril 2013.

1ère recommandation : réunifier la famille cheminote ;cette "séparation artificielle a entraîné de l'opacité, de la bureaucratie, de la paperasse, et surtout, à travers ces dysfonctionnements, un inacceptable gaspillage du travail humain et un coût élevé".

Il préconise la création de trois entités - qui formeraient le ''pôle public ferroviaire '':

  • - le Gestionnaire d'infrastructure unifié (GIU) composé de RFF (1 500 salariés), de la Direction de la circulation ferroviaire (DCF) et de SNCF Infra. Soit au total, 50 000 personnes. Le GIU conserverait la propriété du réseau ferré et la dette afférente.

  • - le "Transporteur" (la SNCF pour ne pas la nommer),

  • - un "établissement-mère", structure qui coifferait la SNCF et le GIU, avec des mesures pour retrouver un équilibre financier sous le contrôle du parlement.

Mais surtout, le rapport propose d' investir plus dans le ferroviaire :

''La France n’ayant pas suffisamment investi dans les infrastructures ferroviaires existantes au cours des vingt dernières années, un effort considérable de modernisation est aujourd’hui entrepris. Engagé depuis 2008, ce plan de rénovation du réseau existant s’élèvera d’ici 2015 à plus de 13 milliards d'euros au total.

Sur les portions congestionnées du réseau, il faut faire sauter les goulots d’étranglement que constituent les noeuds ferroviaires et les gares saturées pour améliorer substantiellement la qualité du service. Ces investissements devront être pris en compte dans le plan de retour à l’équilibre.

Sur certaines liaisons d’équilibre du territoire, il faut développer une nouvelle offre de transport, s’articulant autour de trains circulant à 200 km/h, utilisant le plus souvent possible les voies existantes et offrant un niveau de service de très bonne qualité avec la mise en route d'un nouveau type de matériel roulant spécifique à ces liaisons. 

Ce maillon manquant entre les TER et les TGV permettrait par ailleurs aux métropoles et territoires actuellement non reliés au réseau ferroviaire à grande vitesse d'envisager des solutions moins onéreuses et donc mises en oeuvre plus rapidement

En terme d’investissements, la priorité doit être donnée dans les prochaines années à la rénovation du réseau existant pour améliorer la qualité du service, en premier lieu pour les trains de la vie quotidienne qui concernent 90% des voyageurs.

 

Pour les projets LGV :

''D’ici 2017, les quatre prolongements des lignes à grande vitesse en cours de réalisation seront menés à leur terme. Le réseau grande vitesse français atteindra ainsi 2 600 km, faisant de lui le deuxième réseau européen''.

Le projet Limoges-Poitiers entre dans les projets à envisager si nécessaire à un horizon beaucoup plus lointain.

Ce rapport conforte la position de la SNCF et les orientations qu'elle a commencé à mettre en place, notamment en lançant, pour nos régions du centre de la France, un vaste plan de modernisation de la ligne historique POLT pour y faire circuler des trains à 200/220km/h. L'annonce du remplacement des rames TEOZ à bout de souffle entre Paris et Toulouse par des TGV Rénovés en attendant les trains nouvelles générations annoncés dans le rapport de la commission Bianco va dans le même sens.

Ce rapport oblige à s'interroger un peu plus sur la volonté de la Préfecture coordinatrice du projet LGV Limoges Poitiers de vouloir passer en force l'enquête publique pour ce projet aberrant. Il apparaît de plus en plus évident qu'avec la modernisation du POLT qui mettra Paris à 2h30 de Limoges dès 2017, et à 2h20 dès la mise en place des nouvelles rames, ce projet Limoges-Poitiers ne correspond plus à rien de sérieux.