ecotaxe ou lgvmania taxe ?

lgvmaniaLa suspension de l’écotaxe va avoir des conséquences financières sur le budget de l’État. L’écotaxe devait, en effet rapporter 1,15 milliard d’euros par an. Le produit de l’écotaxe, si la suspension venait à se prolonger, serait compensé par des économies, a précisé hier le rapporteur au budget à l’Assemblée, le député PS Christian Eckert. De quelles économies s'agit -il ?

Ecotaxe ou pompe à fric au profit d’intérêts privés ?

Surtout la suspension va déclencher une clause du contrat liant l’État à la société Ecomouv’, un groupe contrôlé par la société italienne Autostrade per l’Italia (70 %) puis par Thales (11 %), SNCF (10 %), SFR (6 %), et Steria (3 %). Créée de toutes pièces dans le cadre d’un partenariat public-privé, Euromouv’a conçu et installé les portiques, ainsi que tout le dispositif de collecte de l’écotaxe sur tout le territoire. La société indique que le montant des investissements déjà engagés et les frais financiers s’élèvent entre 800 millions et un milliard d’euros ; des sommes que l’État devrait rembourser en cas d’abandon du projet.

Ecotaxe ou LGVmania taxe ?

La suspension de l’écotaxe va empêcher la réalisation de plusieurs projets. Car le produit de cette taxe écologique devait financier des infrastructures de transports et par exemple la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Tououse. En effet, l’intégralité de la part revenant à l’État (750 millions d’euros pour les kilomètres parcourus sur les routes nationales) devait être versée à l’agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF). Ces sommes devaient servir à la construction d’infrastructures de transport, en particulier des infrastructures de modes de transport plus durables (voies ferroviaires, fluviales…).

Le rapport de la commission Mobilité 2000 préconisait une mobilisation des investissements financiers pour l’entretien et la modernisation du réseau et du matériel ferroviaire existant. Passant outre ses premières déclarations raisonnables, le gouvernement venait justement de céder à la pression des grands élus lgvmaniaques du Sud Ouest pour remettre sur les rails le projet pharaonique et inutile des LGV GPSO.

 

Au moment où l’économie française est asphyxiée par un trop plein de taxes, cette relance de réalisations de nouvelles LGV tombait comme un cheveu dans la soupe. Le gouvernement laisse l'impression d'être  un danseur d'opérette ... un pas en avant, un pas sur le côté, un pas en arrière, un pas l'autre côté, politique de bricolage et de bafouillage.