qui va payer cette foutue LGV Limoges-Poitiers ?

Mais qui va payer cette foutue LGV Limoges-Poitiers ?

Le nouveau Préfet de la Haute-Vienne vient d'écrire à la CRI (Coordination des riverains et Impactés) qui lui avait demandé un rendez-vous une lettre annonçant qu'il serait prêt à recevoir la CRI dès que le bouclage financier serait réglé, ce qui d'après lui serait pratiquement fait.

Effectivement, depuis son élection à la Présidence de la Région, G. Vandenbroucke a bien pris son bâton de pèlerin et fort du soutien non écrit mais présumé du Président Hollande, il était persuadé qu'avec la grande région regroupant l'Aquitaine, le Poitou Charentes et le Limousin, trouver 2 milliards c' était une broutille. Malheureusement pour lui, lors de ses rencontres il ne rencontre pas le soutien attendu...

Début novembre Gérard Vandenbroucke et  son homologue de Poitou-Charentes, Jean-François Macaire se sont rencontrés, et si les deux hommes partagent une même vision de la fusion des régions, il n'en est pas de même du projet LGV Limoges-Poitiers

et Jean-François Macaire a réaffirmé à cette occasion la position du Poitou-Charentes : la LGV, « nous ne voulons pas et nous ne pouvons pas la financer, ça ne peut pas être une priorité de la région. » « Nous souhaitons nous concentrer sur les TER », explique-t-il, citant notamment les liaisons Limoges-Angoulême et Limoges-Poitiers qui devraient évoluer « à court terme ».

Quant à l'Aquitaine, là où le Président du Limousin comptait avoir du soutien, il lui faut déchanter : Gilles SAVARY, député socialiste de Gironde, qui naguère avait soutenu les constructions de LGV, aujourd'hui Rapporteur de la loi sur la réforme ferroviaire, a écrit le 13 novembre 2014 au gouvernement pour demander de sortir de l’ambiguïté vis-à-vis du réseau, on ne peut mener de front les constructions de LGV et la régénération d’un réseau historique trop longtemps négligé aujourd'hui devenu priorité

la lettre de G Savary :

'' Le rapport qui vient d’être publié sur l’accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge ouvre une nouvelle brèche dans la doctrine « tout TGV » issue du Grenelle de l’environnement !

 Aujourd’hui encore, Réseau ferré de France (RFF), futur SNCF Réseau, ne dispose pas de compétences humaines suffisantes pour mener de front les exigeants travaux de déploiement et de raccordement des lignes à grande vitesse (LGV) en construction, et le chantier considérable de régénération d’un réseau historique trop longtemps négligé !

 Alors que les projets de LGV poursuivent immuablement leur chemin sur le terrain et que le réseau historique continue à vieillir, il est impératif que l’Etat sorte de l’ambiguïté quant à ses priorités d’investissement sur le réseau !

La loi n° 2014-872 du 4 août 2014 portant réforme ferroviaire, qui réunifie les métiers de l’infrastructure au sein de SNCF Réseau, et met fin à l’extravagante confusion des responsabilités entre l’Etat, RFF et la SNCF, héritée de la loi du 13 février 1997, doit être mise en œuvre au plus vite.

Les analyses et expertises de l’accident de Brétigny-sur-Orge soulignent la nécessité du contrat d’objectif décennal et actualisable tous les trois ans, pour dix ans, que la réforme ferroviaire[1] prévoit entre l’Etat et SNCF Réseau.

Alors que l’on n’a cessé de demander à la SNCF de jouer les ambulances de filiales en faillite en reprenant leurs personnels (SeaFrance, Novatrans…), le Groupe dispose de la ressource humaine nécessaire à un réinvestissement humain sur le réseau, pourvu que les priorités en soient claires et que l’on y consacre les moyens en matière de formation interne !''