L'avenir à Gauche

Construisons un espace d’échanges
pour une gauche de transformation sociale et écologique

Nous sommes un certain nombre, signataires ci-dessous, à faire ce même constat : à l’issue de ce cycle électoral 2009-2010 marqué par une forte abstention populaire, par une remontée des scores du FN, par un mouvement de yoyo du Parti socialiste au plus bas aux élections européennes, reprenant la place de premier parti aux élections régionales, par l’ancrage de l’écologie politique comme troisième parti de France et enfin par la claque prise par Sarkozy, la crise sociale et politique persiste mais la situation politique a changé; la mise en échec de Sarkozy est possible....

 

Il s’agit donc pour nous de débattre des contenus d’une alternative politique dès maintenant et pour 2012, de façon à ne pas en rester à une alternance décevante et à inscrire cette perspective dans la nouvelle phase de l'alter mondialisme ouverte par les mobilisations à Copenhague.

Nous sommes dans le camp de celles et de ceux qui refusent l'ordre "naturel" du monde, qui combattent toutes les formes de domination et d'aliénation. Nous assumons la rupture avec les pensées traditionnelles de gauche et de droite (économicisme, productivisme, techno science...) tout en posant qu'une réelle prise en compte du rapport nature/être humain est incompatible avec le processus d'accumulation du capital dans un monde fini.

Croissance verte, capitalisme vert ou écologie populaire et gauche de transformation sociale ?

L’écologie politique, populaire et solidaire remet radicalement en cause les modèles de production et de consommation actuels. Elle lutte contre les inégalités de sexe, de genre, sociales et environnementales. L’écologie populaire doit être une force capable de subvertir les dominations et les oppressions, de faire face à la crise économique, sociale, environnementale et démocratique et aussi pour éviter les désillusions du passé et les renoncements aux conséquences terribles pour le mouvement ouvrier, de construire une nouvelle gauche qui doit devenir une force et une alternative incontournable.

Nous avons certainement des responsabilités communes : il nous faut en débattre et débattre des stratégies.

Pour celles et ceux d’entre nous qui sont engagés dans le processus de construction d’Europe Ecologie, l'écologie populaire et solidaire n'est pas un slogan. Elle est une construction sociale. Il n'y a pas de possibilité de transformation sociale et écologique sans la constitution d'une base sociale. Les changements ne se font pas que par les institutions mais aussi par les mobilisations sociales, le travail de terrain dans nos quartiers, nos lieux de travail et nos lieux de vie ainsi que par toutes les actions modifiant dés maintenant les modes de vie de consommation et de production. C’est aussi « de la rue aux urnes » que doit s’installer l’écologie populaire en Europe.

La répartition des richesses est donc au cœur de notre démarche, tant il est vrai que ce sont nos modes de vie et de production actuels qui détruisent la planète et accroissent les inégalités au Nord comme au Sud. Mais une nouvelle répartition des richesses ne peut pas faire l’économie d’une nouvelle définition de la richesse elle-même. La croissance à tout prix, au prix de la qualité de la vie, de la souffrance au travail, ou de la destruction de nos cadres de vie, est un problème, en aucun cas une solution.

De son côté, la social-démocratie ne promet rien d’autre que de gérer la crise. Elle apparait en panne de projet au moment où l’écologie apparaît comme un vecteur possible d’émancipation collective et individuelle.

Notre volonté de contribuer aux débats de construction d’une alternative dans tous les lieux où nous sommes présents doit permettre que cette conception de l’écologie radicale prévale et soit confrontée et enrichie de l’apport d’autres militant-e-s et intervenants-e-s associatifs, syndicaux, sociaux et institutionnels de cultures différentes. Crise environnementale, injustices sociales, exclusions sous toutes ses formes, discriminations, inégalités hommes/femmes, et conflits postcoloniaux sont les différentes facettes d’une même crise, la crise du capitalisme dans sa phase néolibérale qui sévit désormais sur toute la planète et impose un ordre injuste. Face à une crise à plusieurs facettes, l’alternative ne peut être portée que par une multitude de visages !


Les signataires appellent à une rencontre le dimanche
23 mai 2010 à Paris pour confronter leurs analyses et envisager les suites à y donner. Le lieu et l’organisation de la journée seront communiqués ultérieurement.


premiers signataires:

alain coulombel, alban cormerais-hybert, anne le strat, annie lahmer, armelle chevassu, benoist magnat, bernard bosc, charlotte nenner, christian métairie, dominique liot, élise lowy, emmanuelle cosse, eros sana, francine bavay, françoise alamartine, françoise kieffé, gérard leras, gerard perreau bezouille, gerard peuriere, ghislaine jeannot-pages, gilles bénard, gilles lemaire, hervé le crosnier, jacques boutault, jacques olivier, jacques perreux, jacques picard, jérôme gleizes, jean lafont, jean louis pagès, jean luc touly, karima delli, laurent levy, lisette sudic, mamadou camara, manuel domergue, martine alcorta, michel bock, michel bourgain, michel wilson, michele lemaitre, monique dental, noel mamère, patrick farbiaz, raoul marc jennar, rené louail, sergio coronado, simon imbert-viel, stéphane bernard, stéphane lavignotte, stéphane weisselberg, tarek ben hiba, thomas giry, veronique dubarry.

Pour se joindre aux signataires : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.