Blog de Yvan Tricart

Non à l'état d'urgence !

Six députés seulement ont voté contre la prorogation de trois mois de l’état d’urgence, soumise à l’Assemblée nationale ce jeudi 19 novembre. Une infime minorité qui méritait d’être saluée.

Nous tirons notre chapeau à Noël Mamère, Pouria Amirshahi, Barbara Romagnan, Sergio Coronado, Isabelle Attard et Gérard Sebaoun qui ont voté contre la prorogation de l’état d’urgence de trois mois.

Nous ne pensons pas qu’une escalade sécuritaire soit une réponse juste et efficace face au danger terroriste. Notre État de droit a les moyens de lui faire face en développant une stratégie internationale contre Daesh, en réaffirmant nos valeurs fondamentales et en accroissant les services publics qui sont facteurs de cohésion sociale. Les forces de l’ordre n’avaient pas besoin de l’État d’urgence pour mener l’opération antiterroriste à Saint-Denis. Le recours à des perquisitions de nuit ou à des écoutes spécifiques est déjà autorisé par la loi antiterroriste.

lire la déclaration de Pouria Amirshahi député socialiste qui a voté contre 

Communiqué de Ensemble!  Non à l'état d'urgence !

Les députés viennent d’approuver la prolongation de l’état d’urgence, députéEs du Front de gauche incluEs.

Pour « Ensemble ! », si des mesures sont nécessaires pour assurer la sécurité des populations, l’état d’urgence fait peser de graves menaces sur les libertés publiques et le droit de manifestation. Déjà, plusieurs manifestations ont été interdites : celles contre les violences faites aux femmes le 21 novembre, en solidarité avec les réfugiéEs le 22 novembre, et, à l’occasion de la Cop 21, les 29 novembre et 12 décembre. Ce dispositif s’inscrit dans un processus de durcissement constant des textes législatifs parallèlement à une réduction des moyens de la police et de la justice.

Lire la suite :  Non à l'état d'urgence !

Ce que résister veut dire

Ce que résister veut dire

L’heure politique est aux coups de menton, aux certitudes abruptes, à l’état d’urgence, à l’éradication, à l’anéantissement, à la guerre. Et il n’est pas bien vu de vouloir comprendre.

Extrait lu dans Politis.fr

''On a beau ne jamais être indifférent à la misère du monde, même lointaine, c’est autre chose quand on sent le souffle des assassins. Quand ces jeunes sont les nôtres, nos amis, nos enfants, les amis de nos enfants, dans ce quartier qui respire la liberté...//...

Je sais bien que l’heure politique n’est pas aux questions, mais aux coups de menton, aux certitudes abruptes, aux déclarations bravaches, à l’état d’urgence, à l’éradication, à l’anéantissement, à la guerre. Et qu’il n’est pas bien vu de vouloir comprendre. ..//... Nous avions jusqu’ici le devoir moral de nous intéresser aux peuples de cette région du monde. L’impératif, soudain, est d’une autre nature. Nous voilà confrontés directement à des conflits qui gagnent notre territoire. L’urgence devient politique. …//... Daech ne vient jamais de nulle part. Il prospère sur nos abandons

Lire la suite : Ce que résister veut dire

Villepin : le piège

Villepin : « Faire croire que nous sommes en guerre est un piège »

« Il n’y a pas de contre-exemple, tout ce que nous savons de ce type de guerre menée depuis des décennies a conduit à l’échec, en particulier depuis l’Afghanistan » Pour l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, le discours martial largement popularisé par Manuel Valls, le PS et l’opposition est une erreur.

 

C’est une voix discordante. Mais elle est la bienvenue. Invité dimanche du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, Dominique de Villepin a récusé l’idée « d’être en guerre », une expression abondamment utilisée par Manuel Valls, le PS et l’opposition depuis les attentats de vendredi soir. Or, pour l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac,« nous sommes dans une période où les mots doivent avoir du sens ».

« Une guerre ce sont deux États et deux armées qui se confrontent », justifie Dominique de Villepin, ce qui n’est pas le cas des terroristes qui ont agi à Paris et au Stade de France :

« Le fait [que les terroristes aient] utilisé des Kalachnikovs, des grenades, un certain nombre de munitions [ne] constitue pas une armée reconnue dans le cadre d’un État. En l’occurrence, nous avons des groupes fanatiques, un parti totalitaire. »

La nature de « l’ennemi » n’est pas le seul argument avancé par Dominique de Villepin pour refuser de se considérer en guerre. « Je ne veux pas faire le jeu de l’ennemi », ajoute-t-il en mettant en garde contre les conséquences de cette idée. Un« piège », selon lui :

« Quelle est la conséquence de cette idée  ? La première, c’est de déresponsabiliser les combattants terroristes qui se disent : ’Nous frappons, nous sommes des guerriers’. La seconde, c’est que nous légitimons qu’ils sont en guerre, qu’ils ont des objectifs de guerre et qu’ils veulent conquérir notre territoire, des positions. »

Ce n’est pas « parce qu’une bande d’assassins fanatiques vous déclare la guerre que vous tombez dans le piège de la surenchère », argumente-t-il. Surtout quand ces assassins « veulent nous diviser et pousser notre pays à la guerre civile ».

Tirons les leçons des engagements occidentaux au Moyen-Orient, demande l’ancien ministre des Affaires étrangères, qui s’était opposé en 2003 à la guerre en Irak :

Lire la suite : Villepin : le piège

10 ANS DE LA LOI HANDICAP

Loi handicap et accessibilité, encore tant à faire

Catherine Maisonneuve • 


La loi handicap du 11 février 2005 fête ses 10 ans, un anniversaire qui remet au coeur du débat l’accessibilité des bâtiments publics. La nouvelle réglementation signe, certes, une forme d’échec mais un second souffle est possible. Plus largement, le bilan reste à faire de la véritable inclusion dans la société des personnes en situation de handicap.

Accessibilité : l’échéance de 2015 (officiellement) maintenue

4 février, Paris, place de la Bastille. La scène est inattendue. Trois adjoints d’Anne Hidalgo, bandeau sur les yeux, canne blanche à la main, instructeur de locomotion à leur côté entament une marche hésitante. Bernard Jomier, adjoint chargé de la santé, du handicap et des relations avec l’AP-HP a convié ses collègues de l’exécutif, .

Les élus en décalage

L’expérience « vis ma vie » parisienne, pour médiatique qu’elle soit, n’est pas qu’un coup. Car si l’accessibilité est présente depuis 10 ans, en théorie, dans l’agenda des collectivités territoriales, il y a loin de la réalité à la perception qu’en ont les différents acteurs.

Ainsi, à la demande du Comité d’entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d’enfants handicapés, l’Ifop a réalisé une enquête (par interviews) auprès des personnes handicapées, du grand public, et de 301 élus (261 maires et 40 conseillers généraux) : «  Regards croisés : 10 ans après la promulgation de la loi sur l’égalité des droits et des chances… quel est l’état de l’opinion ? »

Dans son focus sur l’accessibilité, si la perception du grand public rejoint en plusieurs points celle des personnes concernées par le handicap, « les élus interrogés sont en net décalage et bien loin de la réalité vécue par les personnes handicapées » note l’Ifop.

Une année charnière pour relancer la loi handicap

10 ans après la loi handicap du 11 février 2005, la France a raté la marche de l’accessibilité

Lire la suite : 10 ANS DE LA LOI HANDICAP