Au Palais sur Vienne, l'après pandémie, ressemble au temps d'avant,

Au Palais sur Vienne, l'après pandémie, ressemble au temps d'avant,

en ignorant les droits des minorités .

 

Lettre ouverte, donc publique, à Mme la Maire du Palais sur Vienne.

 

Ce 14 mai la reprise des enfants en maternelle et primaire a eu lieu au Palais sur Vienne (87).

A plusieurs reprises, depuis le début du confinement, élus de la minorité municipale, avons exprimé notre regret que le Conseil Municipal ne se soit pas réuni pendant ces longues semaines de crise pour pouvoir décider ensemble comment faire face à cette situation inédite de pandémie.

Dans notre dernière lettre du 5 mai nous avions renouvelé, à Mme la Maire, ce souhait d'une réunion du conseil Municipal avant la date du déconfinement du 11 mai, pour réussir ce dernier.

Nous venons d'apprendre que le Conseil Municipal se réunira le 26 mai, (c'est à dire après la bataille) afin de lui faire avaliser les décisions prises depuis 3 mois...

 

En réponse à notre dernière lettre du 5 mai, vous vous étonnez que notre courrier ait pu circuler en dehors du Conseil Municipal. Ne pouvant nous exprimer dans le cadre du Conseil, nous avons fait le choix de nous exprimer à l'aide d'une lettre ouverte dont la vocation est justement d' être publique. Donc pas de surprise.

 

Dans le cadre de la stratégie de déconfinement, le gouvernement a décidé d’ouvrir les écoles, progressivement, dans le strict respect des prescriptions émises par les autorités sanitaires, pour cela il a emis un protocole sanitaire de 54 pages qui précise les modalités pratiques de réouverture et de fonctionnement des écoles maternelles et élémentaires. Il est destiné aux collectivités territoriales. Le conseil Municipal était bien en droit de savoir comment est appliqué ce protocole sanitaire dans les groupes scolaires de la commune.

 D'après le protocole national, le maximum de points pouvant poser problèmes devaient être résolus préalablement à l'ouverture des écoles. Quelques points nous sont signalés par des parents et nous aurions aimé des réponses avant la reprise.

 comment les parents déposent les enfants notamment dans les maternelles avec l’interdiction de pénétrer dans les bâtiments de l’école ?

 comment est surveillé l'état de santé des enfants avant leur entrée dans l'école ( dans certaines écoles il y a l'organisation de prise de température à l'entrée) ?

 quels moyens sont prévus en cas de symptômes chez un élève ou un personnel?

 qu'est-il prévu pour les horaires différenciés afin d'éviter les rassemblements à l’accueil et à la sortie ?

 vous avez envisagé d'organiser la demi-pension avec des repas servis sur des plateaux pour chaque enfant dans les classes, quel sera le prix ( certains communes ont décidé la gratuité pour la remise en route )? 

Comment va se dérouler le nettoyage et la désinfection après le repas. quel personnel municipal cela va-t-il mobiliser?

cela va-t-il mobiliser?

 ... et bien d'autres questions...

A partir du protocole sanitaire national, il a du être établi un protocole sanitaire pour chaque groupe scolaire qui a du être transmis aux parents d'élèves afin que ces derniers, forts des éléments fournis, puissent décider d'envoyer ou non leurs enfants à l'école.

 

Pourriez- vous nous fournir les protocoles sanitaires des différents groupes scolaires ( maternelles et primaires) que vous avez envoyés aux parents?

 

Le 2ème point qui a semblé faire problème dans la lettre précédente est la question des masques de protection.

Depuis l'envoi de cette lettre, les médias nationaux et locaux ont fait état des mêmes interrogations que nous, le problème de la qualité, du niveau de protection et du prix des masques existe et représente un scandale absolu, dont la responsabilité incombe intégralement au gouvernement qui a largement sous estimé l'importance du masque comme complément aux autres mesures barrières.

La plupart des médecins, scientifiques, sont d'accord que pour limiter au mieux la propagation de l'épidémie, chacun et chacune devrait porter au minimun un masque chirurgical (évidemment certifié et homologué ): ainsi, on se protègerait tous et toutes mutuellement. Oui mais, suite à l'impréparation reconnue, il y a pénurie de masques chirurgicaux.

Aussi le gouvernement a-t-il créé en catastrophe les « masques grand public », en tissu… et fait appel à la solidarité et la débrouillardise des Français pour se doter de masques.

En catastrophe, le 27 mars, l’Afnor a publié un guide de fabrication censé permettre à des entreprises ou des artisans, voire des particuliers pour eux même - de confectionner un ''masque filtrant" en tissu qui évite les postillonnements, mais qui ne protége à l'inhalation qu'à 70% pour les particules de 3µm ou plus, soit très au dessus de la taille du virus COV 19 qui est de 125 nanomètres (1 µm =1000 nanomètres).

De plus en plus de médias, même les plus bienveillants avec le gouvernement, sont obligés de reconnaître que les masques « grand public » n’apportent aucune garantie de protection individuelle à ceux qui les portent.

D'ailleurs, dans de nombreuses villes , dans les transports en commun de Paris, Lyon Toulouse… ce sont des masques chirurgicaux qui sont distribués gratuitement. Ce sont les masques chirurgicaux qui sont distribués aux enseignants, ce sont des masques chirurgicaux que vous nous dites donner au personnel communal en contact avec le public, masques chirurgicaux que l'on trouve même en vente en grande surface.

 

Devant la pénurie, vous avez cru bien faire en commandant très tôt, dans le cadre d'une commande de l'agglomération de Limoges, des masques tissus lavables, à la société Lyspackaging de Chaniers en Charente-Maritime, certifiés OEKO-TEX ( certification qui est juste la recherche de produit chimique dans le tissu pouvant être nocif pour la peau)pour avoir la fiche technique cliquez sur l'image

 

Le 1er Vice Président de l'Agglo M GUILLAUME GUÉRIN à l’origine de cette commande groupée reconnait dans le Populaire du 10 mai qu'il a fait ce choix de masques lavables en tissu non certifiés AFNOR, essentiellement pour une raison de coût, les masques chirurgicaux jetables auraient coûté plus cher (sans se battre pour obtenir les prix raisonnables d'avant la crise...).

Avec du recul, la bataille pour avoir de vrais masques protecteurs, n'est-elle pas encore à mener, comme nous le proposions dans notre lettre précédente ?

 

Comment expliquer qu'un grand pays comme la France, la 5ème puissance économique ne soit pas capable de produire des masques protecteurs pour tous? Par exemple, le Portugal a fait le choix de réquisitionner des usines de fabrication pour la production de masques chirurgicaux, en quelques semaines, il couvre ses propres besoins et devient aujourd'hui exportateur de masques.

Le gouvernement a sous estimé cette bataille et nous aurions aimé une démarche plus responsable au niveau de l'agglomération.

 

Sur le problème des masques fabriqués par les bénévoles.

Je ne souhaite pas polémiquer sur l'appel que vous avez lancé à la solidarité ; bien sûr de nombreux palaisien(es) ont admirablement répondu à l'appel pour créer des masques avec des dons de tissus, mais nous ne pouvons cautioner que, sur le site de la mairie, vous expliquiez que le critère pour choisir un tissu se résume à plier le tissu en deux et à essayer de souffler une bougie. Si elle s'éteint, le tissu ne convient pas. Quelle légèreté et surtout l'on crée l’illusion d'une protection facile”, alors que ces masques ( mieux que rien) ne peuvent jouer qu'un seul rôle, celui de limiter les projections de gouttelettes du porteur du masque sans le protéger de son voisin éventuellement porteur du virus.

 

Par cette démarche pour le moins hasardeuse, je pense que vous ne jouez pas votre rôle de service public qui aurait été de doter la population de réels masques protecteurs.

L'ARS Nouvelle-Aquitaine avait début mars attiré l'attention sur la nécessaire qualité des masques à donner au public, l'AFNOR fin mars précise les choses, sans effacer ni remettre en cause les déclarations de l'ARS NA.

Je reste persuadé que si le Conseil Municipal avait été réuni durant ces moments dramatiques, nous aurions ensemble gagné en efficacité pour le bien des Palaisiens(es).

Le Palais sur Vienne 14 mai 2020

Yvan Tricart Conseiller Municipal