tirer des leçons des élections cantonales

Ne pas tirer des leçons des élections cantonales, comme le fait le Parti Socialiste, pour préparer dès maintenant les Présidentielles c'est se préparer des lendemains qui déchantent.

 

Ne pas tirer des leçons de cette élection ?

C'est ce qu'a fait la Présidente du Conseil Général, Mme Perol Dumont, dès dimanche soir sur le plateau de FR3, notant que le Parti Socialiste restait en Haute-Vienne majoritaire tout seul, et qu'il fallait donc que ses éventuels partenaires se plient à son programme et soient dignes de sa confiance. Quel insupportable mépris! Oublier qu'au 1er tour, dans tous les cantons, les candidats Socialistes ont perdu en voix et pourcentage de 5 à 15% par rapport aux élections comparables de 2004

 

Il faut oublier aussi les abstentionnistes et le Front National ?

 

Tous les commentateurs ont noté le chiffre record de plus de 55% d'abstentions, en le regrettant, les électeurs n'auraient pas saisi l'importance des élections cantonales, c'est oublier encore que pour la troisième fois en suivant , Européennes de 2009, Régionales de 2010 , il y a plus 50% d'abstentions, cette montée de l'abstentionnisme est régulière depuis plusieurs décennies .Cette constance exprime pour beaucoup une décision délibérée.

En 20 ans, la société française a changé et les politiques n’en ont pas tenu compte

Il n'y a plus de crédibilité dans le discours politique : la fin du ''communisme d'Etat''', le glissement du PS sur les thèses néolibérales, le marché libre et non faussé comme élément du progrès, le rôle de l’Etat étant simplement de réguler l'économie...ou pour d'autres, il y a trop d’Etat , trop d’impôts, trop de charges, trop de règles du travail, c'est l'Europe qui décide …

Le score du Front National, trouve aussi ses racines dans ce rejet de cette société reflétée par les médias marquée par la violence, l’individualisme, l'immigration, le ''tous pourris''…. Ce vote de rejet ou d'abstention ne changera pas seulement par de simples incantations. L'image des politiques s'est profondément dégradée , ''la politique'' n’intéresse plus qu’un « microcosme »d'où les citoyens sont exclus.

Faire un autre diagnostic.

La crise du politique n’est pas le résultat d’un recul des valeurs morales ou civiques, mais le résultat d’une exigence démocratique à laquelle les institutions politiques actuelles ne savent - ou ne veulent pas - répondre, ce qui provoque défiance, indifférence, voire rejet. Cette société civile qui s'exprime à travers de nombreuses manifestations, forums, qui s'interroge sur le devenir de la planète, sur son choix de vie, de consommation a gagné en autonomie, en organisation; de nombreuses associations citoyennes se sont créées, souvent à partir d'un problème, avant d'aborder de nombreuses questions sociétales .

 

Au contraire, la question posée est de faire de la politique'' autrement ''en dépassant les partis traditionnels, en associant des forces associatives engagées dans l'action contre les méfaits du système libéral. Terre de Gauche n'avait rien compris quand ils ont demandé à leurs candidats de se retirer à Ambazac au profit du PS au nom d'un accord de sommet signé entre les appareils des partis politiques , alors que les programmes des deux candidats étaient incompatibles ; que les appareils aient condamné la démarche de la base de se maintenir montre que la réflexion n'est pas au niveau nécessaire. Il ne s'agit pas aujourd'hui de demander à J Libert ,la Conseillère Générale d'Ambazac , de rentrer dans le rang la tête basse, mais au contraire d'affirmer haut et fort cette nécessité de faire de la politique autrement.

 

Faire de la politique autrement doit être l'élément premier si nous voulons regagner et les abstentionnistes et ceux qui se réfugient dans le vote protestataire du FN .

Pour cela, comme élu, je pense qu'il faut aussi faire de la gestion autrement, une gestion participative excluant cumul des mandats et carriérisme.

Bref, les partis politiques, quelle que soit la richesse de leurs propositions, ne peuvent plus simplement demander aux citoyens un simple soutien à leur programme.

Réfléchir à développer tous les lieux possibles d'échanges, revendiquer des droits nouveaux de partage du pouvoir : dans les comités de quartier dotés de budget, dans les entreprises pour que les salariés puissent donner des avis sur la marche de l'entreprise , dans les villes par la participation aux choix des investissements…. certains appellent cela ''démocratie participative''.

 

Pour que les citoyens se réapproprient ''le politique'' il faut leur redonner le droit à la parole et la possibilité de participer concrètement au choix de la société dans laquelle ils veulent vivre.