Incinérer ou réduire les déchets? Un débat électoral nécessaire

Incinérer ou réduire les déchets? Un débat électoral nécessaire

Les prochains élus aux municipales de 2020 auront un choix décisif à faire dès leur début de mandat : rénover l’incinérateur en fin de vie, une opération estimée à plus de 100 M€ ou entreprendre une démarche ambitieuse de réduction des déchets, dont les retombées sanitaires, sociales, environnementales et financières seraient bien plus bénéfiques à la population que celles des fumées de l’incinérateur.

L’incinération bloque les politiques de prévention et recyclage des déchets à double titre :

-  L’investissement très couteux dans un nouvel incinérateur interdira tout autre alternative et cela pour 30 ans

-  Les incinérateurs nécessitent un apport de déchets suffisamment constant et important pour assurer leur fonctionnement optimal et leur rentabilité.

En se fixant un objectif ambitieux de réduction des déchets incinérés (baisse de 50%), les citoyens, les élus et les services techniques pourraient sereinement entreprendre deux chantiers majeurs :

-  Réduire drastiquement la capacité d’incinération voire supprimer l’incinérateur

-  Mettre en place une politique efficace d’économie circulaire

 Le tout incinération bloque la transition vers l’économie circulaire.

La Communauté urbaine de Limoges s’est engagée dans une démarche « Territoire zéro déchets, zéro gaspillage » depuis 2015. Pourtant, sur les 102 075 tonnes annuelles de déchets ménagers et assimilés, seules 30,8% sont recyclées. C’est bien moins que la moyenne nationale (50%) et que les objectifs européens (65%). Ce faible taux de recyclage est directement lié au choix politique d’élimination des déchets par incinération.

Par ailleurs, l’énergie produite par l’incinération est qualifiée d’énergie renouvelable, contribuant ainsi à verdir le mix énergétique. Il s’agit encore d’un choix du passé que nous ne pouvons plus nous permettre. Des déchets qui auraient pu constituer des ressources, voire évités, sont brûlés c’est le cas du plastique, du verre, du carton et du papier qui sont encore très présents dans le bac vert, entièrement incinérés. Même sort pour les biodéchets qui sont compostables et pourraient ainsi contribuer à stocker du carbone, à produire de l’énergie ou fertiliser les sols.

Une opportunité à saisir pour faire entrer l’agglomération de Limoges dans le 21 siècle.