BIO et Local dans les assiettes

La loi sur pour des produits bio et locaux dans les cantines adoptée à l’unanimité

Proposer 20% d'aliments bio et locaux en 2020 en restauration publique sur un total de 40% d'aliments durables et de proximité : c'est l'obligation fixée par la loi .Portée par la députée de Dordogne, Brigitte ALLAIN, la loi relative à l’ancrage territorial de l’alimentation a été adoptée à l’unanimité le 14 janvier 2016, à l’Assemblée Nationale.

En cinq articles, la proposition " favorisant l'ancrage territorial de l'alimentation " veut contraindre la restauration collective publique (restauration scolaire, hôpitaux, maisons de retraite, etc) à proposer aux consommateurs 40% de produits alimentaires issus d'une production durable et de proximité, dont 20% de produits bio et locaux . Ce sont les objectifs du Grenelle de l'environnement qui prévoyait 20% de produits bio en 2012 dans les cantines. Nous en sommes loin ", explique son auteur Brigitte Allain, députée écologiste (EELV) de Dordogne. 

Les objectifs du Grenelle, exprimés dans une simple circulaire, n'ont pas été tenus. Les achats bio ne représentent que 2,7% du total. " Pourtant, cela ne coûte pas plus cher comme le montre l'expérience de Mouans-Sartroux. La commune a fait baisser son coût matière de 2,02 € par repas en 2012 à 1,86 € en 2013 en se fournissant en produits bio locaux et en faisant la chasse au gaspillage ", poursuit la députée. Ce n'est qu'un exemple, confirmé par un rapport publié en juillet dernier dont Brigitte Allain est l'auteur. Intitulé " Et si on mangeait local ", il démontre quemanger bio et local ne coûte pas plus cher.

La proposition de loi n'oublie pas les régions, en charge des orientations agricoles. Elles seront tenues de bâtir des plans régionaux de l'agriculture et de l'alimentation " durables ", à décliner dans les collectivités locales. Elles devront créer des plateformes de regroupement local de l'offre alimentaire. Dans leurs cahiers de charge, les collectivités prendront en compte les critères de durabilité définis par la FAO. L'observatoire de l'alimentation devra suivre le développement des circuits courts et de proximité, ainsi que l'application de la loi. 

" L'ancrage territorial de l'alimentation est prévu dans la Loi d'avenir agricole de 2014. Cette proposition va permettre de créer les décrets d'application qui sont toujours en attente ", espère la Brigitte Allain.

L'association Agir pour l'environnement, aux côtés de Brigitte Allain, a lancé le week-end dernier avec le soutien de douze ONG une pétition " manger bio et local dans les cantines, c'est possible " et a déjà recueilli plus de110 000 signatures. Ce résultat confirme un sondage IFOP selon lequel 76% des français sont favorables à introduire des aliments bio et locaux dans les cantines .

La Fédération nationale de l'agriculture biologique (FNAB) a réagi en saluant la proposition mais appelle à ne pas confondre " qualité " et " proximité " et " à faire preuve de transparence vis à vis des consommateurs ".