PLUS DE 80 ONG "Pour que la solidarité soit l'ADN de notre démocratie"

  24 mars 2017

PLUS DE 80 ONG ET ASSOCIATIONS SE SONT REGROUPÉES AUTOUR DE NICOLAS HULOT POUR INTERPELLER LES CITOYENS À UN MOIS DU CHOIX ÉLECTORAL.

"Pour que la solidarité soit l'ADN de notre démocratie"

 

 

Derrière Nicolas Hulot, des associations aussi diverses que le WWF et Greenpeace, ATD quart monde et la Cimade, la fondation Abbé Pierre ou les Petits frères des pauvres. PHOTO

 

 

 

 

 

 

Lutte contre les inégalités, la fraude fiscale, le mal-logement, les discriminations et pour préserver la santé et l'environnement : Nicolas Hulot et 80 ONG ont uni leurs forces hier, à un mois de la présidentielle, pour opposer à la tentation du « repli sur soi » une société plus « solidaire ».

Dans la lignée de ce qu'avait fait l'Abbé Pierre en 1954, « un appel des solidarités », a été lancé. Les associations ne soutiendront pas un candidat en particulier mais invitent le plus grand nombre de citoyens à adhérer à leur plaidoyer.

 

Le texte s'adresse à ceux qui « sont parfois envahis par une sentiment d'impuissance », qui « continuent à s'entraider là où on nous dit qu'il faudrait se replier » ou qui « protègent la nature là où d'autres veulent la détruire ». A un moment où « les situations d'exclusion s'accumulent » et où « il peut y avoir une tentation de repli sur soi, de stigmatiser, d'ériger des murs », « il faut rassembler nos forces et faire en sorte que la solidarité soit l'ADN de notre démocratie », a déclaré Nicolas Hulot lors du lancement de l'appel.

 

 

Antidote à la crise

 

Des représentants des 80 associations environnementales, d'insertion, de solidarité internationale, etc. (WWF, Greenpeace, ATD quart monde, la fondation Abbé Pierre, Les Petits frères des pauvres, Action contre la faim, Association des paralysés de France, Médecins du monde, le Secours catholique, le Secours islamique, etc.) s'étaient réunis à la Maison de la radio. « La solidarité est l'antidote à toutes les crises que nous traversons » et « le fatalisme est notre pire ennemi », a ajouté l'écologiste qui a renoncé l'été dernier à se présenter à la présidentielle. Pas question pour autant de donner une consigne de vote, a expliqué sur France Inter l'ancien candidat à la primaire des Verts en 2011. « Ce n'est pas à nous de nous substituer à la conscience du citoyen. » Mais les ONG espèrent que les Français adhéreront par centaines de milliers, voir par millions, pour que le thème s'impose pendant la présidentielle et les législatives. « Pour peser, nous devons nous compter », a glissé Nicolas Hulot. On peut signer l'appel sur le site www.appel-des-solidarités.fr ou gratuitement par SMS au 32321 en tapant le mot « Présent ».

 

500 propositions

 

« Les inégalités se creusent, il y a 140.000 personnes dans la rue, 4 millions de mal-logés, 6 millions de chômeurs », a souligné Thierry Kuhn, le président d'Emmaüs. Pour lui, « les candidats n'ont pas pris la mesure de la situation des personnes derrière ces chiffres ». « La question de l'emploi, de l'environnement, du vivre-ensemble doivent être au cœur d'un projet de société solidaire et ambitieux », a-t-il affirmé.

 

Une liste de 500 propositions pour de nombreux secteurs a été constituée et pourra être enrichie par des contributions citoyennes. « Nous la remettrons aux parlementaires cet été ou à la rentrée », a indiqué Thierry Kuhn. Priorité mise en avant, « la lutte contre les inégalités, la fraude, l'évasion fiscale, l'impunité des banques, des politiques ou des multinationales ». « Comment partager la richesse quand elle se concentre dans les mains de quelques-uns ? Comment la solidarité peut s'exprimer quand l'évasion fiscale représente l'équivalent de notre déficit budgétaire ? C'est impossible ! » a fait valoir Nicolas Hulot. Autre priorité, l'écologie : « C'est aussi la solidarité avec nos enfants, avec ceux qui sont victimes du changement climatique », a fait valoir l'ex-envoyé spécial de François Hollande pour le climat.

 

« Nous n'allons pas les lâcher »

 

Si les associations ne proposent pas directement aux candidats de s'engager sur leurs propositions, comme Nicolas Hulot l'avait fait avec le pacte écologique en 2007, un rendez-vous est fixé dans un an. « Nous regarderons ce qui a été fait et nous évaluerons dans la durée l'action du gouvernement au regard de nos priorités », a expliqué à l'AFP Thierry Kuhn. « Souvent après les élections, les politiques nous lâchent, là c'est nous qui n'allons pas les lâcher », a-t-il promis. Avec AFP