Ségolène Royal dit avoir agi par «solidarité gouvernementale»

LGV Poitiers-Limoges: opposée à ce projet, Ségolène Royal dit avoir agi par «solidarité gouvernementale»

La ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, rappelant mercredi à Poitiers son opposition à la LGV Poitiers-Limoges voulue par le gouvernement, a dit avoir agi par «solidarité gouvernementale» mais pense qu’un recours devant le Conseil d’État a «de bonnes chances».

«Je n’étais pas du tout favorable à cette LGV. Tout le monde sait mon opinion sur le sujet. J’étais pour l’amélioration de la ligne existante, plus efficace», a indiqué à une correspondante de l’AFP l’ancienne présidente de la région Poitou-Charentes.

Les travaux de la LGV Poitiers-Limoges ont été déclarés «d’utilité publique et urgents» dans un décret paru début janvier au Journal officiel, signé du Premier ministre Manuel Valls et de Ségolène Royal.

«Les élus du Limousin ont voulu absolument cette déclaration d’utilité publique. Je respecte la diversité des opinions. J’ai agi par solidarité gouvernementale», a-t-elle dit.

«Maintenant des associations, des conseils généraux et des communes vont faire un recours devant le Conseil d’État pour contester l’utilité publique du projet. Je pense qu’ils ont de bonnes chances d’obtenir satisfaction», a ajouté la ministre.

Selon elle, «le coût d’une infrastructure comme celle-ci par rapport au financement est déséquilibré» et «le financement n’est absolument pas acquis».

Les élus limousins, PS et UMP confondus, qui avaient salué «le courage des plus hautes autorités de l’État», ont reconnu avoir pesé de tout leur poids auprès de l’exécutif pour obtenir la décision de déclarer cette LGV d’utilité publique seulement quelques jours avant la date-butoir.

Le projet de cette ligne de 115 km avait notamment été pointé du doigt par la Cour des comptes dans un rapport en octobre. Les Sages jugeaient le réseau français à grande vitesse «peu cohérent» et trop coûteux.

Ségolène Royal, alors présidente de la région Poitou-Charentes, avait par ailleurs refusé d’apporter la participation de sa collectivité au financement de la LGV Tours-Bordeaux qui sera mise en service en 2017.

Invitée à une cérémonie de vœux de la région par l’actuel président, Jean-François Macaire, candidat aux primaires du PS pour la présidence de la grande région Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin, face à Alain Rousset, la ministre a été huée à son arrivée par des manifestants.

Opposants à la LGV et salariés d’Itron, fabricant américain de compteurs électriques implanté dans la Vienne qui a annoncé 124 licenciements sur 277 salariés, ont ensuite été reçus en préfecture par la ministre.

AFP